Début des années 2010 : le nombre de wakeparks explosent.
Dix ans plus tard, où en est-on ?
Depuis son invention en 1960, le téléski nautique a permis de démocratiser la pratique du wakeboard en France. Au début des années 2000, on en comptait à peine une douzaine ; aujourd'hui, plus de 110 wakeparks sont implantés partout sur le territoire.
Plus de 1 170 wakeparks dans le monde actuellement.
Plusieurs facteurs expliquent ce boom survenu au début des années 2010, notamment grâce à trois inventions majeures : le bi-poulie, les modules industriels en PEHD et les planches "flex".
En effet, le téléski bi-poulie largement commercialisé par Sesitec, puis Rixen, a permis de répondre à deux choses : d'une part, une demande d'encadrement plus individualisé, similaire au bateau, avec un coach pour un pratiquant ; et d'autre part, l'installation de l'activité dans de plus petits espaces comme des centre-villes ou des étangs.
Les modules industriels, grâce à Unit Parktech notamment, ont tout simplement permis de changer de paradigme : aujourd'hui on ne parle plus de téléski nautique, mais bien de wakeparks, à l'instar des skateparks ou des snowparks : ce sont de véritables aires de jeux avec toutes sortes de parcours uniques et différenciants d'un park à l'autre.
Enfin, les boards "flex" (souple) et "grind" (base résistante aux frottements) paraissent tellement naturelles aujourd'hui qu'on n'imagine même plus rider avec des planches rigides : passant d'abord par un format hybride, cette innovation combinée au développement des modules a définitivement permis de faire entrer le wakeboard dans une dimension beaucoup plus proche du skate et du snowboard.
Quel développement pour l'écosystème du wake ?
En France, le wakeboard à intégré la Fédération Française de Ski Nautique (FFSNW) en 2009. Après une croissance importante entre 2013 et 2017 avec près d'une cinquantaine de wakeparks membres de la FFSNW, la dynamique est retombée au niveau fédéral alors que le nombre de wakeparks en France n'a cessé de progresser.
Cette évolution divergente s'explique notamment par plusieurs changements dans les orientations politiques prises par la FFSNW. Mais maintenant, comment réussir à rassembler à nouveau ces wakeparks autour d'une Fédération forte qui sert les intérêts du sport ?
En 2019, un nouvel acteur est né : le Syndicat National des Téléskis Nautiques (SNTN) fondé par Samuel Le Denmat et aujourd'hui présidé par Damien Auffret. Le SNTN rassemble aujourd'hui 59 wakeparks. En comparaison, la Fédération en rassemble une douzaine en 2024.

Depuis quelques années, on assiste aussi à un ralentissement du nombre d'ouvertures de nouveaux parks, voire à des fermetures parfois, ou des rachats, le dernier en date celui de Exo 64 Sames qui devient Euskadi Wake Park.
Alors quel sens donner à tout ça ? Quel rôle pour les différents acteurs ? Comment aider les patrons de wakeparks à développer leur activité ? Comment aider les riders à vivre de leur passion ?
La première piste, la plus efficiente, serait de continuer à ouvrir de nouveaux sites de pratique. Pour un jour espérer être aux Jeux Olympiques, c'est d'abord la taille de l'audience et de la communauté qui priment : il nous faudra donc augmenter sensiblement le nombre de spots et de pratiquants... En effet, avec 90% de wakeparks privés, il semble nécessaire d'apporter une réflexion orientée davantage business.
On essaiera d'aller plus loin avec Studio Wake Park et tous les invités qui partageront leurs idées et leurs opinions éclairées. En attendant, vous pouvez déjà retrouvez le replay du premier débat en live sur ce sujet dispo sur YouTube ci-dessous.